الأحد, أبريل 28, 2024
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Israël acceptera-il de libérer Marwan Barghouti

by admin

Pour ses partisans, il est le « Nelson Mandela » des Palestiniens, populaire et fédérateur. Pour Israël, c’est un meurtrier qui continue de transmettre des ordres depuis sa cellule.

Le Hamas demande la libération du militant palestinien emprisonné Marwan Barghouti, issu du Fatah, dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages qui est toujours en discussion.

Lundi, le comité des prisonniers palestiniens lançait l’alerte : Marwan Barghouti subirait de la torture dans sa prison israélienne, coupé de tout contact.

Pour la justice israélienne, c’est un terroriste. Marwan Barghouti purge cinq peines de prison à perpétuité depuis 20 ans.

Pour les Palestiniens, c’est un résistant, un héros de la trempe de Nelson Mandela en Afrique du Sud.

Arab Barghouti est le fils cadet du militant palestinien Marwan Barghouti.
Photo : Radio-Canada / Alexey Sergeyev

Pour moi, bien sûr, c’est un père, d’abord et avant tout. Et c’est mon modèle, dit Arab Barghouti, fils du militant palestinien, dans le salon de l’appartement familial de Ramallah, en Cisjordanie.

Cadet de quatre enfants, Arab Barghouti n’avait que 11 ans quand son père a été condamné. Depuis, l’homme de 33 ans ne le voit que quelques fois par année.

Aujourd’hui, son père Marwan se trouve au cœur des négociations entre Israël et le Hamas, qui a demandé sa libération.

La question de la gouvernance d’après-guerre à Gaza reste entière et Marwan Barghouti apparaît, pour plusieurs, comme une solution de rechange au Hamas et à la corruption de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.

Sa place est auprès du peuple palestinien. Mon père n’est pas une personne violente. En même temps, il ne fera pas de compromis, il n’abandonnera jamais les droits des Palestiniens.

Une citation de Arab Barghouti, fils de Marwan Barghouti

Israël a accusé Marwan Barghouti d’avoir fondé les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, la branche armée du Fatah, début 2000 et l’a inculpé de 26 chefs d’accusation de meurtre et de tentative de meurtre attribués au groupe.

Marwan Barghouti, qu’on voit ici à la cour de Tel-Aviv, en août 2002, est un militant palestinien qui s’est joint au Fatah de Yasser Arafat à l’âge de 15 ans.
Photo : Reuters / Oleg Popov

Il n’a jamais coopéré avec la cour israélienne. Il ne reconnaissait pas la légitimité qu’avait le tribunal israélien de le condamner en tant que membre du Parlement, explique Arab Barghouti.

Un engagement précoce pour la cause palestinienne

Marwan Barghouti est tombé très jeune dans la politique, au service de la cause palestinienne. À 15 ans, il s’est joint au Fatah de Yasser Arafat. Il a connu la prison une première fois, cinq ans après la première Intifada de 1987, puis l’exil forcé en Jordanie.

À la signature des accords d’Oslo, il a pu rentrer chez lui. Le jeune leader charismatique était pressenti pour succéder au révolutionnaire vieillissant. Il croyait et croit toujours à la paix avec ses voisins, dit son fils.

Ce n’est pas comme si du jour au lendemain, mon père, un dirigeant palestinien, avait décidé qu’il voulait tuer les Israéliens comme on veut le faire croire. Non. Il a travaillé avec eux, il les a rencontrés, il a voyagé avec eux.

Une citation de Arab Barghouti, fils de Marwan Barghouti

Yossi Beilin, un politicien israélien, a bien connu Marwan Barghouthi alors qu’il était ministre de la Justice.

Yossi Beilin, ancien ministre israélien de la Justice
Photo : Radio-Canada / Alexey Sergeyev

Il soutenait beaucoup le processus d’Oslo, il croyait au bon voisinage et à la solution à deux États, si je peux le dire comme ça, sans baratin, se rappelle M. Beilin.

Yossi Beilin croit que l’échec des négociations de Camp David, en 2000, a poussé Marwan Barghouti à durcir le ton. Quand le premier ministre israélien Ariel Sharon s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, le site de la mosquée d’Al-Aqsa, il a mis le feu aux poudres en ce qui touche le ressentiment des Palestiniens, dit-il.

Lors de notre dernière rencontre, deux ans avant son arrestation, il m’a dit qu’il avait cru aux accords d’Oslo, qu’il avait voulu la paix avec nous, mais qu’on l’avait jeté en l’air. Il m’a prévenu : “Nous sommes en compétition avec le Hamas et si nous démontrons à notre peuple que la voie de la paix était un échec, le Hamas va prospérer, parce qu’eux disent depuis toujours : ne faites pas confiance aux Juifs, ne faites pas la paix avec eux.”

Une citation de Yossi Beilin, ancien ministre israélien de la Justice

Un acteur majeur

Marwan Barghouti a joué un rôle clé lors des soulèvements populaires de la première et de la deuxième Intifada. Il a mené des manifestations en prononçant des discours incendiaires.

Une femme lance des roches sur des soldats israéliens durant des affrontements à Hébron, en Cisjordanie, en octobre 2000.
Photo : Reuters / Str Old

Peu de temps avant son arrestation, en 2002, il a survécu à une tentative d’assassinat des Israéliens.

Le gars n’est pas innocent, je le reconnais, dit Yossi Beilin. Je dis simplement que c’était stupide de l’arrêter et stupide de le garder en prison.

C’était un ami, se souvient avec le sourire Meir Chetrit, alors ministre israélien de la Justice. Mon impression de lui, c’est qu’il était contre la corruption de l’Autorité palestinienne. Il était contre Arafat et il soutenait la paix avec Israël sérieusement. Il croyait que nous devions vivre en paix et il voulait bâtir un État démocratique.

  1. Chetrit aime raconter que Marwan Barghouti a passé une nuit entière à le soigner lors d’un voyage d’affaires en Italie. Victime d’un malaise, fiévreux, c’est au Palestinien qu’il a demandé de l’aide. Il a apporté les couvertures de toute la délégation palestinienne et s’est allongé sur moi toute la nuit.

Malgré l’amitié qu’il a entretenue avec Marwan Barghouti, il croyait légitime d’arrêter le leader palestinien.

Israël a accusé Marwan Barghouti d’avoir fondé les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, début 2000. On voit ici des militants des Brigades lors d’une manifestation à Hébron, en Cisjordanie, en avril 2006.
Photo : Reuters / Nayef Haslamoun

Ça me désole parce que je crois que c’est un des bons. Selon moi, encore aujourd’hui, même en prison, s’il y avait des élections au sein de l’Autorité palestinienne, personne ne pourrait le battre. Il gagnerait, depuis la prison.

Une citation de Meir Chetrit, ancien ministre israélien de la Justice

Il est vrai que, depuis sa cellule, Marwan Barghouti a toujours pesé lourd sur la situation politique. Les gens l’admirent, les jeunes. Et bien sûr, la prison lui donne encore plus d’importance, elle en fait un leader évident, décrit Meir Chetrit.

Selon un sondage publié en décembre 2023 par le Centre palestinien de recherche politique et d’enquête, 57 % des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza voteraient pour lui, devant Mahmoud Abbas, l’actuel président, et Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas.

Il est accepté par beaucoup de membres du Hamas; aucun dirigeant palestinien n’est aussi accepté de tous les partis et mouvements, fait valoir l’ex-ministre israélien Yossi Beilin. Si la question est de savoir si le gouvernement israélien doit l’empêcher d’être libéré, bien sûr que non.

Cet espoir qu’il représente, le gouvernement actuel n’en veut pas, selon Meir Chetrit, un ancien du Likoud de Benyamin Nétanyahou. Le gouvernement actuel ne le laissera jamais sortir de prison.

Suivez notre couverture en direct de la guerre dans la bande de Gaza et de la situation au Moyen-Orient.

L’isolement et la torture

Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, Marwan Barghouti a été placé en isolement. Ses avocats et sa famille s’inquiètent des mauvais traitements qu’il subit, affirment-ils. Il est roué de coups, on lui a cassé la clavicule et il est privé de soins, affirme Arab Barghouti.

Il n’y a pas à manger, ils ne donnent que trois cuillères de riz et deux petits morceaux de pain pour une journée entière. Il avait perdu 10 kilos il y a quelques semaines. Dieu seul sait combien maintenant, dit le fils de Marwan Barghouti.

Ce lundi, l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) accusait aussi les autorités israéliennes, par voie de communiqué, de soumettre le détenu à l’isolement et la torture et de mener une guerre contre les prisonniers palestiniens.

Banan Al-Qaddoumi est l’une des dernières personnes à avoir vu Marwan Barghouti en prison.
Photo : Radio-Canada / Alexey Sergeyev

À partir du 7 octobre, la politique du service des prisons a été de nous utiliser comme objet de leur vengeance. Ils se sont vengés sur les prisonniers comme si nous faisions partie de la guerre, comme si on en était responsables, raconte Banan Al-Qaddoumi.

Il est l’une des dernières personnes à avoir vu Marwan Barghouti en prison. M. Al-Qaddoumi était à ses côtés le 7 octobre, purgeant les derniers mois d’une peine de 16 ans pour activité terroriste. Libre depuis décembre, il est maintenant policier au sein de l’Autorité palestinienne.

Nous étions dans un état de frayeur constant. Nous étions démunis, nous avions perdu tout pouvoir. Pas de nourriture, pas à boire, rien pour nous couvrir, rien. Ils faisaient irruption dans nos cellules tous les jours comme si nous étions des menaces, raconte Banan Al-Qaddoumi.

Dans le journal Haaretz, le porte-parole du Service israélien des prisons a démenti ce qu’il qualifie de fausses informations. Le service se comporte en accord avec la loi, a-t-il soutenu.

Si Arab Barghouti et sa mère Fadwa ne perdent pas espoir et luttent depuis plus de 20 ans pour le faire libérer, c’est parce que Marwan Barghouti ne s’est jamais permis de baisser les bras et n’a jamais renoncé à un État libre pour les Palestiniens.

Je ne l’ai jamais vu perdre espoir pour l’avenir. Et c’est le genre de pouvoir dont nous, les Palestiniens, avons besoin, parce que nous nous sentons impuissants. Nous sentons que nous n’avons plus d’espoir. Les prisonniers politiques vont changer ça.

Une citation de Arab Barghouti, fils de Marwan Barghouti

Arab Barghouti se rappelle les paroles de son père : la guerre ne sert à rien si elle ne peut pas mener à la paix.

Marie-Eve Bédard

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