Des étudiants pensent que la province ne peut pas accueillir plus d’étudiants étrangers

• RCI

Des étudiants croient que la Saskatchewan n’aurait pas la capacité d’accueillir un plus grand nombre d’étudiants étrangers en raison du manque d’emplois et de logements abordables dans la province.

En janvier, le gouvernement fédéral a annoncé un plafond de deux ans (nouvelle fenêtre) sur le nombre de permis octroyés aux étudiants étrangers.

Or, le gouvernement fédéral envisage de pondérer ce plafond en fonction de la population de chaque province et territoire, ce qui veut dire que certaines provinces subiront des réductions beaucoup plus importantes, a précisé le ministre Marc Miller en janvier.

Le nombre de permis alloués pour la Saskatchewan pourrait donc demeurer le même ou être réduit de manière moins importante qu’ailleurs.

Cette perspective inquiète Shivangi Sharma, une étudiante étrangère de l’Université de Regina. Elle se dit chanceuse d’avoir trois emplois à temps partiel, car beaucoup de ses amis ont du mal à trouver un emploi.

Je ne pense vraiment pas que la Saskatchewan soit prête à accueillir davantage d’étudiants, car il n’y a pas assez d’emplois à l’heure actuelle, affirme-t-elle.

L’étudiante de l’Université de Regina Shivangi Sharma.
Photo : Shivangi Sharma

Selon des données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, la Saskatchewan a accueilli 3905 étudiants étrangers en 2015. L’an dernier, 12 090 étudiants étrangers sont venus étudier dans la province.

D’autres provinces ont toutefois connu une plus grande augmentation d’étudiants étrangers.

Des étudiants étrangers affirment aussi qu’il y a une pénurie d’emplois à Regina et à Saskatoon, même au salaire minimum.

Mehdi Ebrahim, récemment diplômé de l’Université de la Saskatchewan, raconte que cela a été très difficile pour lui de trouver un emploi à temps partiel.

Bien qu’il ait bénéficié d’une bourse, il dit avoir eu du mal à payer son loyer, même lorsqu’il était dans le dortoir le moins cher de l’Université.

De son côté, Krunal Chavda, qui fait partie des étudiants étrangers de l’Université de la Saskatchewan, explique qu’il a postulé pour plus de 200 stages, mais qu’il n’a été convoqué qu’à 10 entretiens.

Il ajoute que les étudiants ne parviennent pas à joindre les deux bouts en raison des pressions inflationnistes.

Je travaille à plein temps en ce moment et j’ai peu ou pas d’économies, affirme Krunal Chavda.

Manque de logements

Dans son rapport sur le marché locatif pour le mois de janvier 2024, (nouvelle fenêtre) la Société canadienne d’hypothèques et de logement a constaté qu’à Regina les taux d’inoccupation ont atteint leur plus bas niveau depuis 2013, soit 1,4 %.

Le rapport montre également que, à Saskatoon, le resserrement du marché locatif a entraîné une baisse des taux d’inoccupation, qui a atteint 2 %.

L’économiste en chef de la Société canadienne d’hypothèques et de logement pour les Prairies et les territoires, Taylor Pardy, indique que de nouveaux logements sont en construction, mais que les faibles taux d’inoccupation se maintiendront au cours des prochaines années.

L’économiste ajoute que le loyer moyen d’un logement de deux chambres à coucher à Saskatoon est d’environ 1360 $ par mois, soit 9 % de plus qu’en 2022.

À Regina, le loyer moyen pour ce type de logement est d’un peu plus de 1300 $, ce qui représente une augmentation de 7,9 % en un an.

La demande dépasse largement l’offre en ce moment, dit Taylor Pardy.

De son côté, Shivangi Sharma témoigne que les étudiants ressentent la pression sur le marché locatif. Je connais sept personnes qui partagent un espace de deux chambres […] et c’est difficile, ajoute-t-elle.

Dans ce contexte, elle déconseillerait à des étudiants de s’installer en Saskatchewan.

S’ils viennent avec l’espoir de vivre un conte de fées, cela semble moins possible à l’heure actuelle, dit-elle.

Avec les informations de Pratyush Dayal