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Une étude se penche sur les liens potentiels entre la ménopause sévère et la démence

by admin

 

  • RCI

Une étude de l’Université de Calgary dont les résultats sont attendus au printemps cherche à déterminer si les symptômes sévères de la ménopause peuvent être des signes précurseurs de la démence.

Le projet d’étude, intitulé Le fardeau des symptomes de ménopause comme prédicateur du changement des fonctions cognitives et du comportement en milieu et fin de vie porte sur le cerveau et le vieillissement, explique le Dr Zahinoor Ismail, professeur de psychiatrie, de neurologie, d’épidémiologie et de pathologie à Hotchkiss Brain Institute, à Calgary.

Son étude sur les effets de la ménopause sur le cerveau porte sur les données de santé de 800 femmes âgées en moyenne de 64 ans.

Le Dr Ismail explique que son intérêt pour ce sujet s’est manifesté en 2001, lors qu’une femme s’était présentée aux urgences avec une série de symptômes à la fois cognitifs et psychiatriques. Il s’est avéré qu’elle était tout simplement en début de ménopause, raconte-t-il. [Mais] au lieu de la traiter pour ces troubles neurologiques et psychiatriques, nous avons normalisé ses œstrogènes et ses symptômes ont disparu.

L’étude, qui n’en est qu’à ses débuts, fait actuellement l’objet d’une évaluation par les pairs.

Les femmes qui présentent davantage de symptômes de ménopause au milieu de la vie ont tendance à faire état d’une moins bonne cognition et d’une plus grande sévérité des troubles comportementaux légers, peut-on lire dans le résumé.

Le Dr Ismail précise que l’étude porte sur les symptômes post-ménopausiques, des bouffées de chaleur aux symptômes neuropsychiatriques tels que l’irritabilité, les changements d’humeur, l’anxiété et les symptômes neurocognitifs tels que l’inattention et les troubles de la mémoire.

Le chercheur a constaté que les femmes ayant pris un traitement à base d’œstrogènes pendant la ménopause présentaient moins de symptômes neuropsychiatriques que celles qui n’en avaient pas pris.

Le Dr Ismail explique que son intérêt pour ce sujet s’est manifesté en 2001, lors qu’une femme s’était présentée aux urgences avec des symptômes à la fois cognitifs et psychiatriques.
Photo : La Presse canadienne / Riley Brandt/Université de Calgary

Il faut un échantillon plus représentatif, estime une médecin

La Dre Iris Gorfinkel est médecin de famille, fondatrice et chercheuse principale de PrimeHealth Clinical Research, à Toronto. Tout en faisant remarquer que de nombreux symptômes de la ménopause sont directement liés à ce qui se passe dans le cerveau, elle estime cependant qu’un échantillon de 800 participantes n’est peut-être pas assez représentatif.

Elle affirme qu’il existe un certain nombre de causes contribuant à la démence, notamment la maladie d’Alzheimer, le diabète et le tabagisme. Par conséquent, le fait d’avoir des symptômes de la ménopause ne permettra pas forcément de prédire une démence ultérieure, souligne-t-elle.

La Dre Iris Gorfinkel, médecin de famille à Toronto, fait remarquer qu’il existe un certain nombre de causes contribuant à la démence, notamment la maladie d’Alzheimer, le diabète et le tabagisme. (Photo d’archives)
Photo : CBC / Craig Shivers

L’hormonothérapie, une pratique controversée

L’hormonothérapie de la ménopause est un sujet controversé depuis les années 1990. À l’époque, une importante étude avait établi un lien avec des taux plus élevés de cancer du sein et d’accidents vasculaires cérébraux.

De nombreux experts ont cependant affirmé que cette étude surestimait les risques, qui étaient principalement associés aux femmes de plus de 60 ans, alors que les risques de ces pathologies augmenteraient de toute façon en raison de l’âge.

La Dre Gorfinkel a déclaré que les œstrogènes peuvent être utiles, notamment pour aider les femmes à faire face à certains symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Il s’agit d’une discussion qui doit avoir lieu entre une femme et son médecin, dit-elle.

Un article (nouvelle fenêtre) (en anglais) publié l’année dernière dans le Journal de l’Association médicale canadienne a révélé que davantage de femmes souffrant de symptômes débilitants de la ménopause devraient se voir proposer l’option de l’hormonothérapie.

Son autrice principale, la Dre Iliana Lega, endocrinologue au Women’s College Hospital de Toronto, explique que des femmes dans la quarantaine et la cinquantaine élèvent des enfants et peuvent être au sommet de leur carrière tout en essayant de vivre avec des symptômes graves.

Avec les informations de La Presse canadienne.

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